B-NP Magazine

Le riz, bientôt une agriculture de marché

Le riz pousse mieux sur le sol burundais. Alors que sa production était de 101.928 tonnes (riz paddy) en 2014, elle a atteint 245.673 tonnes à la saison culturale 2019 B. L’élan est rassurant.

En poursuivant des recherches, la culture du riz peut augmenter fortement et aider le Burundi à quitter l’agriculture de subsistance pour aller vers celle de marché.

Rendements impressionnants

Depuis la vulgarisation du système de riziculture intensive (SRI) en 2011, les rendements ont connu une évolution impressionnante. La même année, ils sont passés de 4,95 tonnes/ha à 8,56 tonnes/ha sur le marais de Bugoma (Bujumbura Rural) ; de 2,45 tonnes/ha à 4,95 tonnes/ha sur le marais de Gatakwa (province de Bururi) ou encore de 3,18 tonnes/ha à 6,46 tonnes /ha sur celui de Nyamabuye (Ruyigi).

En 2014, la production nationale était de 101.928 tonnes de riz paddy (soit plus de 56.000 tonnes du riz blanchi). Elle est passée de 179.468 tonnes (saison culturale 2018 B) à 245.673 tonnes (saison culturale 2019 B), selon le ministère de l’Agriculture. Tout cela relève des efforts de plusieurs intervenants. Par exemple, les rendements de la Société Régionale de Développement de l’Imbo (SRDI) sont à eux-seuls spectaculaires. Alors qu’ils étaient de 23.034 tonnes en 2015, ils s’élèvent à 31.965 en 2019,  pour une superficie avoisinant 5000 hectares.

Variétés développées par la SRDI

Il s’agit de Kazosi, Gwizumwimbu, Mugwiza et le riz hybride d’origine chinoise. Félix Habonimana, Directeur général de la société explique que ces variétés diffèrent en termes de productivité et de résistance aux maladies. A titre d’exemple, Kazosi est très productive. Son rendement est de 6 tonnes par hectare. Cependant, il est sensible aux maladies comme la pyriculariose. Mugwiza résiste à cette maladie. Cette variété ainsi que Gwizumwimbu produisent 5 tonnes par hectare.

Felix Habonimana indique que « toutes les trois variétés sont adaptées à la région de l’Imbo ». Et d’ajouter : « Elles ne peuvent pas se cultiver dans les marais des autres régions ».

Le rendement du riz hybride est quant à lui de 8 tonnes par hectare. Son coût d’exploitation est élevé. La raison est que les semences viennent de la Chine alors que pour les autres variétés, elles sont produites localement.

La demande non satisfaite

L’offre de la production locale du riz reste insuffisante à la consommation d’où des importations en provenance de la Tanzanie (Umutanzaniya) et de la Zambie (Umuzambiya). L’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) rapporte que 3 219, 1 tonnes de riz d’une valeur de 3 768, 7 millions de BIF ont été importés au troisième trimestre 2018.

Opportunités

Le Plan National de Développement (PND 2018-2027) épingle les contraintes majeures relevées pour la transformation structurelle de l’économie. Il s’agit entre autres de la faiblesse des taux d’investissement public et privé, l’intégration insuffisante du secteur agricole et industriel avec pour corollaire l’absence d’articulation entre zone rurale et zone urbaine. Il évoque aussi la faible productivité de l’agriculture largement dominée par des technologies traditionnelles. En plus, au Burundi, les coûts de productions sont bas. Tout cela constitue une porte d’entrée pour les investisseurs.




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